La confiance aux temps du coronavirus
La pandémie du Covid-19 nous plonge dans la sidération, parce qu’elle nous met brusquement face à la fragilité de nos vies, de nos sociétés, de nos États, de notre monde.
Notre modernité arrogante et conquérante, qui détruit sans vergogne des équilibres écologiques structurels, qui entretient des armes atomiques, chimiques et bactériologiques pouvant détruire toute vie sur terre, qui est obnubilée par la performance et l’efficacité, s’avère pitoyablement impuissante face à un minuscule virus.
Nous sommes confinés, plongés dans l’angoisse, sans horizon en vue. Combien de temps ça va durer ? Combien de victimes vont tomber ? Puis, une fois la menace sanitaire jugulée, quelle crise économique, financière et sociale allons-nous affronter ?
Face à toutes ces incertitudes, la seule réponse qui vaille est : la confiance.
La confiance d’abord parce que malgré ses faiblesses et ses contradictions, l’être humain est grand. Et il se révèle surtout dans la difficulté. « Et pour dire simplement ce qu’on apprend au milieu des fléaux, qu’il y a dans les hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser » (Albert Camus).
La confiance ensuite parce que le libéralisme sauvage, pour qui les humains ne sont que des consommateurs manipulables et des travailleurs jetables, est dans l’impasse de son aveuglement et de ses excès. « La crise née du virus aggrave la crise générale de l’humanité emportée par des forces qui ignorent tout contrôle » et démontre que « la mondialisation est une interdépendance sans solidarité » (Edgar Morin).
La confiance enfin parce que l’histoire a été émaillée d’épreuves, dont les plus terribles ont eu lieu hier encore, durant le XXe siècle. Mais notre civilisation ne s’est pas effondrée pour autant, confirmant la devise choisie par le baron Haussmann pour la plus belle ville du monde, Paris : « Fluctuat nec mergitur » (« Il est battu par les flots, mais ne sombre pas »).
Nous n’allons pas sombrer. Gageons même que notre actuelle infortune aiguisera notre conscience holistique et nous fera comprendre que l’individu et le cosmos ne font qu’un. Nous sortirons alors de cette épreuve grandis, en nous disant qu’ « à quelque chose malheur est bon ».
D’ici là : responsabilité, vigilance, solidarité, patience, espérance.
Post-scriptum : « Boussole », blog dédié à l’immobilier à Paris, n’a pas a priori vocation à publier un texte de portée générale. Nous sommes bien conscients des contours de notre métier et de notre rôle de conseil. Cependant, avec cette crise du coronavirus, le contexte général a envahi tous les aspects de nos vies. Dès lors, limiter notre expression au seul périmètre de notre activité professionnelle aurait été insincère.
© Illustration : l’un des 104 vitraux conçus par Pierre Soulages, entre 1987 et 1994, pour l’église abbatiale Sainte-Foy de Conques (Aveyron, France).
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